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La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une priorité mondiale. A cet effet, l’Organisation des Nations Unies et les Etats se sont ainsi engagés en faveur des objectifs universels de développement, de l’égalité Genre et plus spécifiquement en direction de l’objectif fixé « zéro violence basées sur le genre à l’horizon 2030 ». A l’échelle mondiale, une (01) femme sur trois (03) est susceptible d’être victime de violences physiques, psychologiques ou sexuelles, au cours de son existence. La violence basée sur le genre (VBG) met en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes, elle a des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des victimes : grossesses forcées et non désirées, avortements dangereux, infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH/SIDA, ainsi que divers traumatismes pouvant impacter le diagnostic vital de la victime.

Le système de santé reste le lieu de premier recours pour les femmes victimes de violences. Dans ce contexte, et s’inscrivant dans le cadre du 7ème cycle de Coopération Algérie-UNFPA2023-2027, du Sommet de Nairobi-2019 qui a abrité la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD+25) et les engagements de l’Algérie, pour accélérer la réalisation du plan d’action de la CIPD et les cibles des Objectifs de Développement Durables (ODD), en particulier l’ODD5 « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », le Ministère de la Santé-Direction de la Population et l’UNFPA, ont conjointement organisé, du 3 au 5 décembre 2023 à Alger, un atelier de formation sur la prise en charge clinique des femmes/filles victimes de violence.

Durant ces 3 jours, 30 médecins généralistes offrant les prestations de la santé de la reproduction et la planification familiale au niveau des Etablissements Publics de Proximité relevant de 13 wilayas du territoire national : Alger-Blida- Boumerdès-Tipaza-Bouira-Médéa-
Tizi Ouzou- Béjaia- Ain Defla - Djelfa-Chlef- Laghouat et M’sila ont pû partager leurs expériences, difficultés et recommendations.

Avec pour objectif principale le renforcement des capacités des prestataires de services de santé, la formation aux protocoles d'évaluation et de prise en charge clinique des victimes de violence, ainsi qu'aux démarches d'orientation et/ou de référence, est essentielle pour assurer une réponse efficace et empathique face à ce problème complexe et contribue à sensibiliser  aux aspects culturels et sociaux de la violence, à promouvoir la coordination entre les différents secteurs afin de garantir une réponse adéquate et sensible aux besoins des individus affecté ainsi qu'une prise en charge complète et adaptée aux besoins spécifiques des victimes, incluant l'orientation ou le référencement des victimes vers les services de santé appropriés. .

Incluant les différents types de violence, y compris physique, sexuelle, psychologique et économique, afin de pouvoir reconnaître les signes et les symptômes associés, la formation aborde également  les aspects culturels et sociaux de la violence, reconnaissant que certaines communautés peuvent être plus vulnérables à certains types de violence en raison de leurs normes sociales et de leur contexte culturel.

Une partie essentielle de la formation  se concentre sur les protocoles d'évaluation des victimes de violence. Cela inclut l'acquisition de compétences pour mener des entretiens sensibles et respectueux, permettant aux victimes de partager leur expérience de manière sécurisée. Les professionnels doivent être formés à la collecte d'informations pertinentes tout en respectant la confidentialité et en assurant la sécurité physique et émotionnelle de la victime. Une autre partie, et non des moindres, couvre les aspects légaux et éthiques de la prise en charge des victimes de violence, soulignant l'importance du consentement éclairé et des droits des patients. Les professionnels de la santé doivent être informés des lois locales et des obligations éthiques liées à la confidentialité des informations, tout en étant sensibilisés aux implications légales potentielles de la violence.

A l'issue de l'atelier, les recommandations des professionnels de santé s'articule autour de mesures concrètes pour promouvoir des pratiques préventives et protectrices contre la violence obstétricale, l’application de la loi relative à la santé et au code de déontologie médicale, la mise en oeuvre d’interventions spécifiques, ciblant le renforcement des compétences des professionnels de la santé et la sensibilisation des femmes à la planification de la grossesse et à la préparation à l'accouchement, piliers essentiels pour lutter contre la violence obstétricale ainsi que la mise en place d’outils de suivi-évaluation pour une meilleure gestion.