LE CAIRE, Égypte – Au début de son neuvième mois de grossesse, Mayada Reda a commencé à tousser et à se sentir fiévreuse. Puis elle a perdu le goût et l’odorat. « J'ai envoyé un texto à mon médecin et je lui ai expliqué comment je me sentais, et elle m'a dit que ce sont des symptômes de la COVID-19 », se souvient Mme Reda.
Elle était abasourdie.
La pandémie de COVID-19 a fait des ravages en Égypte. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 84 000 personnes ont été contaminées et plus de 4 000 sont décédées.
Les craintes suscitées par la maladie ont dissuadé de nombreuses femmes enceintes de réclamer des soins de santé maternelle, par peur de risquer d’être exposées. Mais en renonçant aux soins, elles prennent le risque d'avoir des complications non diagnostiquées.
Pour les femmes enceintes atteintes de la COVID-19, la situation est encore plus difficile. Comment peuvent-elles bénéficier de soins sans exposer les autres au virus ?
Soins en quarantaine
L'UNFPA travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la santé et de la population pour aider à garantir un accès continu à toute la gamme des services de santé maternelle, y compris les examens prénatals, les services d'accouchement sans risques et les soins post-partum. Ces services doivent rester disponibles pour toutes les femmes enceintes, y compris celles qui sont atteintes de la COVID-19.
Avec les responsables de la santé, l’UNFPA a contribué à l'élaboration de procédures opérationnelles normalisées pour fournir des soins en cas de pandémie. Cela comprend des mesures de contrôle des infections au niveau des soins de santé primaires et des mesures pour fournir, en toute sécurité, des services d'accouchement et des soins postnatals aux patientes atteintes de la COVID-19, dans les établissements de santé secondaires et les sites d'isolement.
Ces procédures ont aidé le Dr Yehia Diwar à organiser un système qui prend en charge les femmes enceintes atteintes de la COVID-19.
Le Dr Diwar – un gynécologue et chef des services d'urgence à l'hôpital universitaire du 6 octobre au Caire – était en quarantaine parce qu'il traitait des patients atteints de la COVID-19. Il a proposé au ministère de la Santé et de la Population que les patientes enceintes et atteintes de la COVID-19 soient transférées dans son hôpital, afin qu'il puisse leur fournir des soins obstétricaux.
Il a jusqu'à présent aidé 10 patientes atteintes de la COVID-19 à accoucher en toute sécurité, et en assure le suivi, aidé de 12 à 15 autres personnes.
Secours et récupération
Mme Reda était l'une de ces patientes.
Après son diagnostic, elle s'est isolée chez elle. « Je devais rester à l'écart de tous les membres de ma famille, y compris de ma fille Farida, âgée de 5 ans », a-t-elle dit.
Quelques jours plus tard, elle a commencé le travail et a été emmenée à l'hôpital universitaire du 6 octobre.
L'équipe du Dr Diwar l'a aidée à mettre au monde un bébé en bonne santé, Mohamed. Mme Reda a été soulagée de voir que l'accouchement s'était bien passé.
« Dès qu'ils ont sorti le bébé, le médecin m'a dit de regarder à ma gauche », se souvient-elle. « Il me l'a montré et a dit: « C'est Mohamed. Tu le vois? » »
Depuis, elle s'est rétablie et est rentrée chez elle avec son fils.
Le virus de la COVID-19 n'a été découvert qu'à la fin de l’année 2019, et son impact sur la grossesse reste inconnu. Le Dr Diwar conseille donc aux femmes enceintes de se faire examiner dès qu'elles voient apparaître les premiers symptômes.
« Plus tôt vous détectez les symptômes, meilleures sont vos chances de traitement et de récupération », a-t-il expliqué.
Mme Reda a également quelques conseils. La grossesse est suffisamment stressante en elle-même. Avec les inquiétudes supplémentaires causées par la pandémie, elle souhaite que les femmes enceintes – en particulier celles qui tombent malades – donnent la priorité à leur santé et à leur bien-être.
« Ce qui compte c’est votre alimentation et votre bien-être mental », a-t-elle. « Si vous préservez ces deux choses, alors considérez-vous comme guéries. »