La région arabe a fait de remarquables progrès dans le domaine de la santé maternelle, ce qui a mené à une régression des décès dus aux complications de la grossesse et de l’accouchement. Le taux de mortalité maternelle est passé de 285 pour 100 000 naissances vivantes en 1994 à 162 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Malgré ces progrès, les pays arabes sont toujours confrontés à des défis majeurs. Et, il y a des écarts importants entre eux. Dans certains pays, le ratio de mortalité maternelle est de 4/100 000, tandis que dans d’autres il est de 732/100 000. En dépit de l’engagement des pays membres de la Ligue arabe et des Nations Unies en faveur de l’agenda de travail de la Conférence Internationale de la Population et du Développement (dont on célèbre le 25e anniversaire cette année) et de l’agenda de Développement durable 2030, la santé des mères, des enfants et des adolescentes n’a pas reçu le soutien et l’attention nécessaires. Les pays arabes sont confrontés à de nombreux défis pour réaliser les objectifs communs en matière de santé, notamment la faiblesse et la fragmentation des systèmes de santé, l’accès difficile aux services en particulier pour les catégories qui en ont le plus besoin, et le manque de personnel pour fournir les soins appropriés. Il y a aussi des disparités claires entre les pays et au sein même des pays en ce qui a trait aux indicateurs de santé. Enfin, il y a un manque de financement dans les pays à revenus limités. En outre, dans certains pays le système de santé est sous pression à cause de l’afflux massif des réfugiés. Une situation due aux conflits, aux guerres et aux conditions humanitaires difficiles, celles-ci ayant été affectées par les crises dans la région arabe. Les filles, les femmes et les enfants représentent la plus grande proportion de la population confrontée à des risques en matière de santé, notamment la santé reproductive et ce à cause des conditions précaires et de l’instabilité. Le décret numéro 3 du Conseil des ministres arabes de la Santé, émis lors de sa 45e session ordinaire en mars 2016, s’inscrit dans le contexte de l’engagement du Conseil et des aspirations à améliorer la santé dans les sociétés arabes. Il invite le Secrétariat technique à préparer un plan stratégique multisectoriel pour améliorer la santé maternelle, infantile et des adolescentes dans le but de réaliser les objectifs du développement durable. En plus d’être un enjeu majeur en matière de santé, la stratégie revêt une grande importance car elle cible un groupe sociétal davantage concerné par le développement. Ce qui complique le problème, ce sont les conflits, les crises, et les déplacements de populations, que connaît la région, et dont les répercussions touchent principalement les femmes et les enfants. La stratégie voit le jour à un moment critique, grâce au partenariat entre la Ligue Arabe et le Fonds des Nations Unies pour la Population afin d’unir les efforts, maximiser les bénéfices et réaliser une meilleure santé pour les mères, les enfants et les adolescentes.